Pour cette année, la thématique approfondie fut celle de la chimère. Dans les écritures homériques, la chimère désigne un monstre composé d’une tête de lion, d’un corps de chèvre et d’une queue de serpent. Jugée effroyable, elle motive nombre de scènes de combat, semant la terreur et la mort sur son passage. Cependant, peut-on en vouloir à un monstre d’être un monstre ? Si sa nature première est d’être monstrueux, est-il coupable pour autant, et si le monstre malgré ses apparences avait la capacité de contrarier sa nature et de s’adoucir, et s’il nous racontait sa propre histoire, ses points de vue, qui sait s’il ne serait pas capable de nous surprendre et de nous attendrir malgré nos a priori ?
Ce projet a associé travail d’écriture, d’interprétation, de musique, de manipulation d’objets et de captation vidéo, et a permis aux élèves d’entendre leur création, de faire voir les identités complexes. Comment par le jeu se composer un corps hybride, comment donner la parole aux monstres et les faire échanger sur leurs histoires, ce qu’ils ont à nous transmettre, comment de ces rencontres naît la musique, et comment passer de l’infiniment énorme d’une situation à une représentation miniaturisée ? Autant de questions mises en chantier pendant l’année.